Article magazine « Univers des Arts »

Numéro 174 – Mai-Juin 2014

Par Thibaud Josset

Claudio Spanti

Vers la nouvelle unité

Claudio Spanti a fait forte impression lors du dernier Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, au Carrousel du Louvre. Les regards se tournent désormais vers lui de part et d’autre des Alpes.

Claudio Spanti grandit dans le nord de l’Italie au contact des nombreux artistes fréquentant l’atelier paternel. Avec le respect de la tradition, de l’artisanat et du beau, il y apprend dans l’enfance que l’art est une activité noble et grosse de responsabilités. Le premier parmi les marqueurs d’humanité. Dès lors, vouloir prendre part à l’Art en se faisant une place à la suite des plus grands maîtres demande la plus grande honnêteté ainsi qu’un acharnement au travail à toute épreuve. N’ayant pas fréquenté d’école d’art, il se fait lui-même sous le poids de l’Histoire, seul juge qui compte en bout de course.

Enquêtant les traces de Lucio Fontana dont il admire le spatialisme et qui foula la terre de sa jeunesse, ou encore de Goya, génie par excellence incarnant à ses yeux l’intemporalité de l’art malgré son entrée dans la modernité, Claudio Spanti développe une peinture interrogeant la possibilité du dialogue entre classicisme et contemporanéité. Malgré leur apparence, ses œuvres ne sont pas des techniques mixtes, mais bien de pures peintures sur toile agissant comme trompe l’œil du contemporain avec pour seule arme le langage pictural traditionnel. L’artiste refuse ainsi les raccourcis stylistiques, affirmant que la peinture se doit avant tout d’être sincère et immédiate dans son rapport au spectateur.

Sa série des Contrepoints fait ainsi figure de manifeste. Elle appelle à une réflexion mémorielle à travers la figuration d’assemblages d’affches ouvrant un chemin vers la nouveauté, et ayant pour seule borne la liberté de l’artiste et une nécessité d’interaction directe avec le spectateur.

En 2014, Claudio Spanti se trouve au cœur d’une exposition débutée au Circolo degli Artisti d’Albissola Marina destinée à se prolonger tout au long de l’année à Gênes, au Palais de la Région, puis à Bologne et pour finir, à Rome.

L’objet de ce grand événement est de célébrer par la peinture de Claudio Spanti le jubilé des 90 ans du célèbre quotidien L’Unità. Incidemment, le titre de ce journal résume à merveille la quête qui anime ses pinceaux.

Thibaud Josset

Article « La Stampa » S. Godani

Article « La Stampa » S. Godani – 20/09/2013

Claudio Spanti, retour aux origines
Exposition à la Villa Faraggiana de l’artiste qui vit et travaille à Paris depuis 14 ans

Silvano Godani
Albissola Marina

« Tout art est à la fois surface et symbole » écrivait Oscar Wilde, en faisant allusion au fait que l’image extérieure de l’oeuvre d’art n’est qu’une enveloppe dans laquelle, pour celui qui veut aller « au- delà » de la surface,  se nichent sensations et mondes cachés. À  Albissola dans la Villa Faraggiana, splendide demeure du 17ème siècle des Durazzo , et jusqu’au dimanche 25 août (de 15h à 19h),est présentée en avant-première nationale l’exposition d’un jeune artiste,  Claudio Spanti, qui après une enfance et une adolescence passées à Albissola, a vécu à Paris ces quatorze dernières années  en devenant enseignant  dans le Master 2 « Communication et Multimédia » de l’Université Paris 2 Panthéon-Assas. Titre français évidemment que « Transcollages & Contrepoints », attendu qu’il était de retour d’une exposition personnelle  au 32 rue de la Victoire près des Grands magasins Lafayette, après avoir gagné le 1er prix de peinture au Salon des Arts 2013 de Saint-Cyr-l’École près de Versailles, tout en jouant sur le pari de re-construire un monde dé-construit par la superposition d’images de vieilles affiches sur les murs en briques apparentes du Métro parisien en se servant de la peinture pour simuler la « déchirure ». Mais de cette opération maïeutique ne naissent pas seulement les mystères de Paris comme cela se produit dans « Modi et le chat perché » (où une silhouette féminine évoque Modigliani, mais aussi les solides ampleurs des femmes tahitiennes de Gauguin) : émergent aussi les souvenirs d’Albissola, au contact du monde de papa Santo, peintre et professeur au Lycée Artistique Martini de 1978 aux années 90. C’est ainsi qu’apparaît dans « Maschere » un Arlequin vu à six ans, justement à la Villa Faraggiana dans la « Commedia dell’Arte » dont les décors ont été faits par son père, Parini et la mise en scène de Marino Sossi, avec l’interprétation de Enrico Bonavera, pour la Troupe du théâtre Piccolo de Savona dirigée par Luciana Costantino. Un parcours « à rebours » qui ne néglige pas les interventions novatrices sur d’anciennes toiles de son père d’un bleu « méditerranéen » intense, pour rechercher une dimension personnelle peut-être plus tourmentée et visionnaire mais tendant certainement à procurer une réalité nouvelle à « l’amas de fragments » consommés par la société d’aujourd’hui.

Claudio Spanti, ritorno alle origini

Mostra a Villa Faraggiana per l’artista che da 14 anni vive e lavora a Parigi

Silvano Godani
Albissola Marina

“Tutta l’Arte è al tempo stesso superficie e simbolo” scriveva Oscar Wilde, alludendo al fatto che l’immagine esteriore dell’opera d’arte non è che un involucro dentro il quale, per chi vuole andare ‘oltre’ la superficie, si annidano sensazioni e mondi nascosti. Ad Albisola in   Villa Faraggiana,  splendida dimora settecentesca dei Durazzo, fino a domenica 25 agosto (orario 15-19) è approdata in anteprima nazionale la mostra di un giovane artista, Claudio Spanti, che dopo l’infanzia e l’adolescenza passate ad Albisola, ha trascorso a Parigi gli ultimi 14 anni divenendo docente nel Master 2 ‘Communication et Multimédia’ presso l’Università Paris 2 Panthéon-Assas. Titolo, francese ovviamente perché reduce da una personale al 32 rue de la Victoire di Parigi vicino ai Grandi magazzini Lafayette dopo aver vinto il 1° premio al Salon des Arts 2013 di Saint-Cyr l’Ecole nei pressi di Versailles, è “Transcollages & Contrepoints”, giocando sulla scommessa di ri-costruire un mondo de-costruito dalla sovrapposizione di immagini di vecchie locandine sui mattoni a vista del Métro parigino, usando la pittura per fingere lo ‘strappo’. Ma da questa operazione maieutica non nascono soltanto i misteri di Parigi, come avviene in “Modi et le chat perché” (dove una silhouette femminile evoca Modigliani, ma anche le sode volumetrie delle donne tahitiane di Gauguin): emergono anche i ricordi albissolesi, a contatto col mondo di papà Santo, pittore e docente dal 1978 fino agli anni ’90 al Liceo Artistico Martini. Così in “Maschere” appare un Arlecchino visto a sei anni proprio a Villa Faraggiana nell’allestimento del padre, di Parini, di Marino Sossi, con l’interpretazione di Enrico Bonavera, per la Compagnia del Piccolo di Savona guidata da Luciana Costantino. Un percorso ‘à rebours’ che non trascura interventi innovativi su vecchie tele di un intenso blu ‘mediterraneo’ del padre per cercare una dimensione personale forse più inquieta e visionaria, ma certamente tesa a fornire una nuova realtà “all’ammasso di frammenti” consumati dalla società di oggi.